Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/249

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homme n’a eu en partage tous les dons. Si d’ailleurs on veut être jufte, on avouera que perfonne ne donna jamais au théâtre plus de pompe, n’éleva plus haut la parole & n’y verfa plus de douceur. Qu’on examine fes Ouvrages fans prévention. Quelle facilité! Quelle abondance! Quelle poëfie ! Quelle imagination dans î’expreffion ! Qui créa jamais une langue, ou plus magnifique, ou plus fimple, ou plus variée, ou plus noble, ou plus harmonieufe & plus touchante ? Qui mit jamais autant de vérité dans fes dialogues, dans fes images, dans fes caracteres, dans I’expreffion des paffions ? Seroit-il trop hardi de dire que c’est le plus beau génie que la France ait e’u, & le plus éloquent de fes Poetes ?

Corneille a trouvé le Théâtre vuide, & a eu l’avantage de former le goût de son ficele fur fon