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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/253

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caraftérifer les hommes, lui dont le talent éminent étoit de les peindre avec vérité &: avec nobleffe ?

Je reviens encore à Corneille afin de finir ce difcours. Je crois qu’il a connu mieux que Racine le pouvoir des fituations & des contraftes. Ses meilleures Tragédies, toujours fort au-dessous par l’expreffion de celles de son rival, font moins agréables à lire, mais plus intéressantes quelquefois dans la repréfentation, foit par le choc des carafteres, foit par l’art des fituations, foit par la grandeur des intérêts. Moins intelligent que Racine 3 il concevoit peut-être moins profondément, mais plus fortement fes fujets. Il n’étoit si grand Poète, ni û éloquent ; mais il s’exprimoit quelquefois avec une grande énergie. Perfonne n’a des traits plus élevés & plus hardis ; perfonne