Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/257

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

confidérable dans Defpreaux ; parce que s’étant attaché uniquement à peindre la raifon, il lui fuffifoit de la peindre avec vivacité & avec feu, comme il a fait ; mais Fexpreffion des paffions ne lui étoit pas néceflaire. Son Art Poétique, & quelques autres de fes Ouvrages approchent de la perfestion qui leur est propre ; & on n’y regrette point la Langue du fentiment, quoiqu’elle puifle entrer peut-être dans tous les genres, & les embellir de fes charmes.

Il n’est pas tout-à-fait au/fi facile de juftifier Rouffeau à cet égard. L’Ode étant, comme il dit lui-même, le véritable champ du Pathétique & du Sublime, on voudroit toujours trouver dans les fiennes ce haut caraftere. Mais quoiqu’elles foient deflfinées avec une grande noblefle, je ne fai* si elles font toutes aflez. paffion-