Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/262

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J’admirerai dans Alexandre Ce que j’haborre en Attila ?

Je ne fais quel étoit le caractere d’Attila. Mais je fuis forcé d’admirer les rares talens d’Alexandre & cette hauteur de génie, qui, foit dans le gouvernement, foit dans la guerre, foit dans les fciences, foit même dans sa vie privée, l’a toujours fait paroître comme un homme extraordinaire, & qu’un inftinft grand & fublime difpenfoit des moindres vertus. Je veux réverer un Héros, qui, parvenu au faîte des grandeurs humaines > ne dédaignoit pas l’amitié ; qui dans cette haute fortune refpectoit encore le mérite ; qui aima mieux s’expofer à mourir, que de foupçonner son Médecin de quelque crime, & d’affliger par une défiance, qu’on n’eût pas blâmée, la fidélité d’un fujet qu’il eflimoit : le Maître le plus libéral qu’il y eut jamais >