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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/346

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par ce qu’ils savent, & par la maniere dont ils le savent.

CCLXVIII.

On ne doit pas non plus demander aux Auteurs une perfection qu’ils ne puissent atteindre. C’est faire trop d’honneur à l’esprit humain de croire que des ouvrages irréguliers n’ayent jamais le droit de lui plaire, sur-tout si ces ouvrages peignent les passions. Il n’est pas besoin d’un grand art pour faire sortir les meilleurs esprits de leur assiette, & pour leur cacher les défauts d’un tableau hardi & touchant. Cette parfaite régularité qui manque aux Auteurs, ne se trouve point dans nos propres conceptions. Le caractere naturel de l’homme ne comporte pas tant de regle. Nous ne devons pas supposer dans le sentiment une délicatesse que nous n’avons que par réflexion. Il s’en faut de beaucoup que notre