Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/350

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C’est que la Poësie ne permet guéres que l’on se partage, & qu’un art si sublime & si pénible se peut rarement allier avec l’embarras des affaires & les occupations tumultuaires de la vie : au lieu que l’éloquence se mêle par tout, & qu’elle doit la plus grande partie de ses séductions à l’esprit de médiation & de manége, qui forme les hommes d’État & les politiques, &c.

CCLXXVI.

C’est une erreur dans les Grands de croire qu’ils peuvent prodiguer sans conséquence leurs paroles & leurs promesses. Les hommes souffrent avec peine qu’on leur ôte ce qu’ils se sont en quelque sorte appropriés par l’espérance. On ne les trompe pas long-temps sur leurs intérêts, & ils ne haïssent rien tant que d’être dupes. C’est par cette raison qu’il est si rare que la fourberie réussisse. Il faut de la