Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/376

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qui leur ferviroit à porter les ml- feres de leur fortune s’ils favoient borner leurs defirs, les poufle à des extrêmités qui paflent toutes leurs reffources, & les fait errer hors d’eux-mêmes loin des bornes <le la raifon. Ils fe perdent dans leurs chimeres ; & pendant qu’ils y font plongés, & pour ainfî dire abîmés, la vieiileffe, comme un fommeil dont on ne peut pas fe défendre vers la fin d’un jour laborieux, les accable & les précipite dans la longue nuit du tombeau.

Formez donc vos projets > hommes ambitieux, lorfquevous le pouvez encore ; hâtez-vous, achevez vos fonges ; pouflez vos fuperbes chimeres au période des chofes humaines. Elevés par cette illufion au dernier degré de la gloire, vous vous convaincrez par vous-mêmes de la vanité des fortunes : à peine vous aurez at