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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/50

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cisions ; & c’est-là que l’on verra mettre à côté des meilleurs ouvrages, une fade compilation des traits les plus brillans de morale & de goût, mêlés à de vieilles chansons & à d’autres extravagances, avec un stile si bourgeois & si ridicule, que cela fait mal au cœur.

Je crois que l’on peut dire sans témérité, que le goût du plus grand nombre n’est pas juste : le cours deshonorant de tant d’ouvrages ridicules en est une preuve sensible. Ces écrits, il est vrai, ne se soutiennent pas ; mais ceux qui les remplacent ne sont pas formés sur un meilleur modèle : l’inconstance apparente du Public ne tombe que sur les Auteurs. Cela vient de ce que les choses ne font d’impression sur nous que selon la proportion qu’elles ont avec notre esprit ; tout ce qui est hors de notre sphere nous échap-