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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/91

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l’étude est utile, lorsqu’elle n’est pas accompagnée du commerce du monde. Il ne faut pas séparer ces deux choses : l’une nous apprend à penser, l’autre à agir ; l’une à parler, l’autre à écrire ; l’une à disposer nos actions, l’autre à les rendre faciles.

L’usage du monde nous donne encore de penser naturellement, & l’habitude des sciences, de penser profondément.

Par une suite naturelle de ces vérités, ceux qui sont privés de l’un & l’autre avantage par leur condition, fournissent une preuve incontestable de l’indigence naturelle de l’esprit humain. Un Vigneron, un Couvreur, resserrés dans un petit cercle d’idées très-communes, connaissent à peine les plus grossiers usages de la raison, & n’exercent leur jugement, suppose qu’ils en aient reçu de la Nature, que sur des objets très-