Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/92

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palpables. Je sais bien que l’éducation ne peut suppléer le génie ; je n’ignore pas que les dons de la nature valent mieux que les dons de l’art cependant l’art est nécessaire pour faire fleurir les talents. Un beau naturel négligé ne porte jamais de fruits mûrs.

Peut-on regarder comme un bien un génie à peu près stérile ? Que servent à un grand seigneur les domaines qu’il laisse en friche ? Est-il riche de ces champs incultes ?

De l’avarice.

Ceux qui n’aiment l’argent que pour la dépense ne sont pas véritablement avares. L’avarice est une extrême défiance des événements, qui cherche à s’assurer contre les instabilités de la fortune par une excessive prévoyance, & manifeste cet instinct avide qui nous sollicite d’accroître, d’é-