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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/95

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chasse dans une forêt ; l’ame jouit de la justesse de ses sens, de la force & de l’adresse de son corps, &c. Aux yeux d’un philosophe qui médite dans son cabinet, cette gloire est bien puérile ; mais, dans l’ébranlement de l’exercice, on ne scrute pas tant les choses. En approfondissant les hommes, on rencontre des vérités humiliantes, mais incontestables.

Vous voyez l’ame d’un pêcheur qui se détache en quelque sorte de son corps pour suivre un poisson sous les eaux, & le pousser au piège que sa main lui tend. Qui croirait qu’elle s’applaudit de la défaite du foible animal, & triomphe au fond du filet ? Toutefois rien n’est si sensible.

Un grand, à la chasse, aime mieux tuer un sanglier qu’une hirondelle : par quelle raison ? Tous la voient.