Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/99

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De l’amitié qu’on a pour les bestes.

Il peut entrer quelque chose qui flatte les sens dans le goût qu’on nourrit pour certains animaux, quand ils nous appartiennent. J’ai toujours pensé qu’il s’y mêle de l’amour-propre rien n’est si ridicule à dire, & je suis fâché qu’il soit vrai ; mais nous sommes si vides, que, s’il offre à nous la moindre ombre de propriété, nous nous y attachons aussitôt. Nous prêtons à un perroquet des pensées & des sentiments ; nous nous figurons qu’il nous aime, qu’il nous craint, qu’il sent nos faveurs, &c. Ainsi nous aimons l’avantage que nous nous accordons sur lui. Quel empire mais c’est là l’homme.