« J’écrirai, non pas à Lesquent, mais à Me Lemasle. »
Déjà l’aventure semblait plus improbable ; cependant, elle demeurait latente dans le cœur de la jeune fille et lui laissait un agréable parfum d’espoir.
Colette remit en ordre son studio, puis elle décida d’écrire au notaire.
Dans le billet, très court, elle lui écrivait qu’elle s’était amusée à lire l’histoire du château de Grandlieu, et elle lui demandait si, à sa connaissance, le trésor n’avait jamais été découvert.
« Il va se moquer de moi », se disait-elle en relisant son mot.
Elle eut l’intention de le déchirer, puis elle se donna jusqu’au lendemain matin pour le faire la nuit porte conseil. Elle s’aperçut qu’il était deux heures du matin et se hâta de se coucher.
« J’ai dû, déjà, lui paraître assez sotte à propos de mes démêlés avec Lesquent. Je ne risque plus grand-chose », se dit Colette le lendemain, et ses doigts aux ongles roses lâchèrent la lettre qui glissa dans la boîte.
Quelques minutes plus tard, tandis que le métro l’emportait vers Saint-Lazare, elle pensait :
« Quelle curieuse opinion Me Lemasle doit-il se faire de moi ? J’ai toujours eu l’air un peu gauche chez lui. Son air important m’intimide. Et quand je m’adresse à lui, ce n’est que pour lui rapporter des ragots. Les arbres rapportent-