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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/12

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Me Lemasle, à Pont-Audemer. Non, je ne le connais pas.

— Tu ne vas pas aller à Pont-Audemer ! Pourquoi ne lui écris-tu pas ? Tu as de la famille à Pont-Audemer ?

— Non. Tu sais bien que mes parents étaient d’Annecy, ainsi que toute ma famille, sauf ma grand-mère maternelle, née à Epinal. Tout cela est assez loin de Pont-Audemer.

— Tu as peut-être un oncle d’Amérique, qui est venu finir ses jours en Normandie ?

— Je crois que c’est beaucoup plus simple que cela ; il s’agit certainement d’une erreur. Je le souhaite, d’ailleurs, car je préférerais que cette lettre ne me fût pas destinée. J’éprouve toujours une sorte d’appréhension à voir le papier à lettre d’un homme de loi. J’en ai tellement vu s’empiler sur le bureau de mon pauvre papa.

— Puis, comme si elle eût voulu chasser un fantôme, Colette fit de la main un signe qui voulait dire : « Au diable les soucis », et déclara :

— Tu n’es pas venue passer la soirée avec moi pour que nous nous morfondions. Assieds-toi, ma chérie, et, si tu veux, écoute la radio pendant que je prépare notre dînette.

— Je vais t’aider.

— Non, non, je t’en prie.

Prestement, Colette retira son chapeau et son manteau ; elle rangea ses vêtements, puis ouvrit le placard qui lui servait de cuisine.

— C’est extraordinaire comme tu as su arranger cette mansarde.