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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/146

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meuble ancien. Après avoir fait le chiffre et tourné les deux manettes, Lesquent ouvrit la porte blindée. Sur les deux rayons du coffre, en vrac, étaient posés deux tas de perles et de joyaux. L’homme resta devant eux comme fasciné, puis, avec précaution, referma le coffre et redescendit vers la bibliothèque. Une voix le fit sursauter. Elle disait :

— Excusez-moi de vous déranger. J’ai frappé, mais comme personne ne répondait, j’ai pris la liberté d’entrer.

Un homme se tenait debout dans le hall. Un homme grand et bien taillé, vêtu d’un costume de sport et que l’étrange châtelain reconnut pour le plus sérieux des acquéreurs éventuels du château.

— Monsieur Chavanay ! Quel bon vent ?

Lesquent souriait, mal à l’aise. Quelle fâcheuse idée Chavanay avait-il eue de venir aujourd’hui, alors que lui, Lesquent, avait une occupation si importante ! Mais, au fait, Chavanay devenait parfaitement inutile pour la réalisation de ses projets.

« Bien sûr, je ne peux pas lui dire tout de go que je n’ai plus besoin de lui. Personne ne doit se douter que je suis devenu riche subitement. Aujourd’hui, il me faut gagner du temps. Il est curieux de constater que nous passons une partie de notre vie à attendre la fortune et que le jour où elle à vous, on s’aperçoit que l’on n’est pas prêt à la recevoir… »

Tout en réfléchissant, Lesquent avait conduit son visiteur vers la bibliothèque. Il avait pris