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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/158

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Lesquent. Pour lui, Lesquent était un coquin et certainement Colette était sa commère, par lucre, bien qu’il ne fût pas impossible qu’un autre sentiment les unissent.

« Je serais fort étonné de la voir lundi soir au rendez-vous, mais cependant j’irai, ne serait-ce que pour lui dire son fait. »

Et, se contredisant immédiatement, il rageait.

« Au diable, cette fille ! J’ignore quel était son but et jusqu’où aurait pu aller notre idylle, mais je peux me féliciter de l’avoir échappé belle. Oublions le passé. »

Il devait s’apercevoir, durant les jours qui suivirent, qu’il était beaucoup plus difficile d’oublier Colette qu’il ne l’avait décidé dans un moment de colère.

Ayant posé ses étais sous le mur mobile, Lesquent commença, au burin, à desceller une pierre du mur qui emprisonnait Colette. C’était de la bonne pierre de Caen, assez dure, mais se laissant attaquer facilement. Lesquent, qui savait que l’effort à fournir serait long, travaillait sans hâte, mais sans paresser. Il pensait que la première pierre serait la plus difficile à enlever. Mais une surprise devait lui être réservée, quand il découvrit que des tiges de fer passaient au travers des pierres, les reliant dans les deux sens. Il lui faudrait, non seulement briser chaque moellon, mais ensuite scier ces tiges à demi rouillées.