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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/170

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mais eût-elle réussi à lui faire connaître l’innocence de son « crime » qu’elle eût gardé au cœur l’amertume de son refus d’aider Lesquent à la sauver. La blessure de Colette était moins due à la colère de Chavanay, qu’elle comprenait et excusait et dont elle était prête porter le poids… moins dans son geste même que dans ses mots atroces : « Qu’elle y reste, au secret. »

L’aube était proche quand, enfin, épuisée, Colette trouva le sommeil.

Elle se réveilla tard et n’eut que le temps de se tremper le visage dans l’eau pour se rafraîchir.

— Tu en as une mine ! lui dit la plus intime de ses collègues.

Fourcaud, lui-même, fit une allusion à la pâleur de son teint. Elle accumula les maladresses dans son travail au cours de ce mortel lundi.

Six heures arrivèrent enfin et, malgré elle, Colette se dirigea vers le lieu du rendez-vous avec Chavanay.

« Pour voir s’il viendrait », pensait-elle.

À sept heures, il n’était pas encore arrivé ! Alors, Colette ne douta plus que tout fût irrémédiablement brisé… Brisé, comme elle-même se sentait ! Elle pensa alors à Lina. Non pour se confier, mais pour voir un visage ami. Elle se rendit chez Lina. La jeune fille s’étonna de sa mine.