Aller au contenu

Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Bien sûr, monsieur, mais…

— Vous voulez une heure ? Je vous l’accorde.

— C’est-à-dire qu’il me faudrait deux jours.

Fourcaud fronça ses épais sourcils, ce qui lui donnait un air redoutable, bien qu’il fût le meilleur des hommes.

— Deux jours ! gronda-t-il. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

— Je ne pense pas pouvoir faire l’aller et retour de Pont-Audemer dans la journée.

— Il habite Pont-Audemer, votre notaire ?

— Quelle idée d’avoir un notaire à Pont-Audemer !

— Je ne l’ai pas choisi, monsieur. Je n’avais même jamais entendu parler de lui avant qu’il m’écrive et j’ignore tout à son sujet. Je lui ai téléphoné avant de venir au bureau, il n’a rien voulu me dire. Il faut que j’aille le voir.

Fourcaud haussa les épaules et prit le ton bougon d’un monsieur qui craint d’être trompé, mais qui n’en est pas sûr.

— Prenez un jour, prenez huit jours, comme vous voudrez, mais si vous êtes trop longtemps absente, sachez que je vous retiendrai cela sur votre congé.

Colette le remercia et, comme elle restait immobile devant le bureau, il demanda :

— Que voulez-vous encore ?

— Quand pourrai-je partir, monsieur ?

— Partez immédiatement, et que je n’entende plus parler de cette histoire.

La jeune fille bredouilla des remerciements