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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/180

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Elle haussa les épaules et ajouta :

— Tu t’égares, ma chérie.

— Non, je ne m’égare pas. Je constate et je m’inquiète.

— Je suis simplement fatiguée, vois-tu, le changement de saison, le printemps…

— Mais que s’est-il passé entre Chavanay et toi ?

Colette comprit qu’elle n’aurait pas raison si facilement de l’amitié de Lina. Le meilleur moyen pour calmer les tourments de son amie n’était-il pas de mentir à demi ?

— Chavanay a découvert que j’étais propriétaire du château, et il s’est vexé de ma cachotterie.

— Mais ne lui as-tu pas expliqué les circonstances qui ont voulu que tu ne lui révèles pas d’emblée tes droits sur Grandlieu ?

— Je n’en ai pas eu la peine et j’en suis fort heureuse. Il m’a ainsi prouvé combien ses sentiments étaient éphémères. Ne te tracasse pas, Lina, et, pour te rassurer pleinement, viens dîner demain soir avec moi.

Colette lut sur le visage de son amie toute la joie que lui donnait la perspective de passer une soirée ensemble, et quand elles se quittèrent, il semblait que le nuage fût dissipé.

Lina, pour son compte, n’était qu’à demi satisfaite. À la réflexion, cependant, elle pensa que le différend entre Chavanay et Colette n’était qu’une bouderie d’amoureux, mais ne