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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/187

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crainte de découvrir si la sortie de Lina avait fait quelques ravages dans les sentiments incertains que Colette éprouvait pour lui.

Colette, de son côté, tentait de comprendre l’attitude de Lina. Les manières rustres de François pouvaient-elles suffire à expliquer sa fureur ?

Certes, son cousin agissait chez elle avec désinvolture, mais il était déjà venu si souvent ! Évidemment, Lina avait une prévention contre Lesquent, prévention qui venait de la façon peu flatteuse dont Colette l’avait décrit après le voyage à Grandlieu. De plus, Lina ignorait l’affaire de la cachette.

— Ai-je été maladroit, insolent avec elle ?

Colette releva la tête et regarda son cousin.

— Non… Je vous assure ne pas comprendre. Bien sûr, Lina et moi, nous sommes un peu précieuses alors que vous, mon cher François…

— Je suis un ours mal léché.

— N’exagérez pas… Disons que vous êtes un garçon, mais ceci ne suffit pas à excuser Lina. Et cependant, je suis certaine que Lina m’aime.

— Je m’en veux d’être, même involontairement, coupable de ce chagrin.

La jeune fille le regarda de ses grands yeux baignés de tristesse et elle murmura :

— Je ne vous en veux pas, François. Tout ce qui arrive n’est pas votre faute.