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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/186

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— Je vous en prie, dit Colette, que les sanglots étouffaient.

Elle n’en put dire plus. Lina, qui s’était levée aussi, disait :

— Que c’est beau, un homme en colère !

— Je ne tolérerai pas que vous m’insultiez !

— Tu es injuste pour François, gémit Colette.

Elle se mit entre les deux antagonistes pour éviter tout geste irréfléchi de Lesquent.

— Et tu lui donnes raison. Eh bien ! épouse-le, Colette, mais, je t’en supplie, réfléchis encore.

Les larmes brillaient dans ses yeux. Elle saisit son manteau et son chapeau. Laissant Colette et Lesquent également ébahis, elle recula jusqu’à porte. Avant de partir, Lina cria :

— Adieu, Colette. Pardonne-moi. Mais, je t’en supplie, réfléchis…

Lesquent eut un geste que Colette arrêta.

— Est-ce ma faute ? Elle m’a insulté alors que j’étais parfaitement correct avec elle. Reconnaissez que j’ai tenté honnêtement, pour vous faire plaisir, de voir s’il était possible qu’elle restât avec nous. Vous l’avez vu, elle me hait.

— Je ne comprends pas. Elle était ma meilleure amie, ma seule amie, devrais-je dire.

Il sembla à Colette que le monde, autour d’elle, chavirait dans un immense cataclysme. La peur et l’angoisse l’étreignaient.

La soirée s’acheva presque dans le silence. Lesquent ne cessait d’épier sa cousine, dans la