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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/197

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Colette, qui s’était tournée à demi, lui demanda :

— Vous êtes fâché ?

— Pourquoi voulez-vous que je le sois ? Je comprends que vous ayez besoin d’une amie… pour correspondre et lui faire part de votre bonheur…

Il se mit à marcher de long en large, et ce pas régulier, derrière elle, la paralysa. Elle relut plusieurs fois la dernière phrase de sa lettre, s’aperçut qu’il suffisait de terminer par une pensée affectueuse. Ce fut vite fait.

— Je n’ai plus que l’enveloppe à écrire, dit-elle quand elle eut signé.

— Je vous en prie, prenez votre temps.

Il lui prit la lettre des mains avant qu’elle la lui ait tendue.

— Soyez tranquille, pour la chère Lina, je ferai le nécessaire. Faut-il la recommander ?

Colette eut un pauvre sourire.

— C’est inutile.

Son sourire n’avait aucune spontanéité, aucune joie. Lesquent s’en aperçut. Nerveux, il lui dit :

— Qu’avez-vous encore ? J’aimerais vous voir heureuse, Colette. Une jeune fille qui va se marier doit être joyeuse. J’espère qu’il n’y a plus, entre nous, aucun malentendu. Je reconnais ma brutalité passée, je vous en ai déjà demandé pardon. Je vous ai dit que j’avais eu une jeunesse pénible, si privée d’affection que j’étais devenu une brute. Il me semble que déjà, à votre contact, je me suis