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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/198

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amendé. Pourquoi me regardez-vous avec ces yeux craintifs ?

La voix de Lesquent avait d’abord été nuancée de regret et, petit à petit, elle s’était faite plus dure. Sa dernière phrase avait été dite presque avec brutalité. Il la répéta plus âprement encore :

— Pourquoi me regardez-vous avec ces yeux craintifs ? Je veux que vous souriiez. Vous avez tout ce qu’une femme peut désirer, que diable ! Vous ai-je jamais refusé quelque chose ? Une robe de mariée de grand couturier pour des épousailles en tête à tête ; nous aurons, pour témoins, le notaire et le maire du pays, parce que j’ai donné le prix d’une perle à la caisse de bienfaisance.

— Ce n’est pas cela, François, vous le savez bien. Je ne voulais pas d’ailleurs de cette robe luxueuse. Ce n’était pas à vous d’acheter ma robe de mariée…

Il ricana :

— Je n’allais pas vous laisser vendre vos bijoux. Quant à votre livret de caisse d’épargne, il n’y aurait pas suffi, ajouta-t-il lourdement.

Elle eut un geste de lassitude.

— Est-ce ma faute si j’ai le caractère triste et compliqué ? Peut-être aurais-je souvent le sourire si vous me le demandiez plus rarement.

Elle essuya une larme et dit encore :

— Il faut que vous compreniez qu’une jeune fille peut être nerveuse et lasse la veille de son