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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/205

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Il se tamponna la lèvre de son mouchoir et fit :

— Ça n’est rien.

— Vous vous êtes battu ?

Son regard farouche s’appesantit sur elle.

— Pas exactement, mais je n’aime pas les gêneurs.

Il allait et venait à travers la pièce, ainsi qu’il le faisait chaque fois que sa nervosité dominait son habituelle maîtrise.

Colette, qui l’observait avec crainte, osa enfin s’approcher de lui. Elle saisit sa main et elle murmura :

— Calmez-vous, François, je vous en prie. Que voulait cet homme ?

— Je vous l’expliquerai.

Il retira vivement sa main.

— Je vous expliquerai tout ça.

— Quand nous serons mariés ?

— Oui !

Sa voix avait été brève, tranchante. Il se dirigea vers la porte, mais Colette l’arrêta.

— Je veux savoir maintenant.

Il sembla cloué sur place. Il s’immobilisa à quelques pas de la porte et, par-dessus son épaule, la regarda avec inquiétude.

— Ce serait trop long.

Loin d’éclater de fureur comme elle l’avait craint, François semblait avoir retrouvé tout son calme, et elle osa dire :

— J’ai le droit de tout savoir avant de lier ma vie à la vôtre. Qui est cet homme ?

Cette fois, immanquablement, il allait fulmi-