Aller au contenu

Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Si cette jeune fille est une véritable amie, elle vous recevra. Sinon…

— Elle me recevra certainement ; mais, avant de partir, je dois me rendre à l’auberge de Vieux-Port, où j’ai ma chambre.

— Bien. Vous savez qu’il existe des œuvres pour la protection de la jeune fille. À tout hasard, je vais vous remettre une lettre de recommandation pour l’une d’elles. Quand vous serez à l’abri de l’influence de Lesquent, vous réfléchirez en toute quiétude et vous pourrez vous renseigner sur cette histoire de trésor. Il faut que je m’occupe maintenant de vous faire partir. Je vais demander au père Horlaville s’il peut vous conduire à Pont-Audemer en passant par l’auberge. Comme vous devez éviter d’y rester longtemps, je vais dire à ma gouvernante de vous donner à dîner.

Contre toute attente, Colette mangea de bon appétit. Il lui semblait que la menace de Lesquent déjà s’éloignait.

Elle achevait son repas quand le curé revint.

— Tout s’arrange, fit-il. Le père Horlaville va vous conduire au train. Il arrive avec sa voiture. J’ai regardé dans les environs, je n’ai pas vu trace de votre tortionnaire.

— Il faudrait peut-être que je lui écrive.

— Pour quoi faire ?

— Pour lui dire que le mariage n’a pas lieu.

Le prêtre réprima un sourire.

— S’il ne vous voit pas rentrer, je crois qu’il s’en doutera. N’écrivez rien aujourd’hui. Dans