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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/228

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— Colette ! C’est Colette ! D’où venez-vous, mon petit ? Ne savez-vous pas que Lina est absente de Paris ?… Elle est partie pour deux jours. Son patron, actuellement en vacances, l’a fait demander en Touraine pour lui dicter du courrier…

La mère de Lina était dans tous ses états et ses exclamations firent apparaître son mari. Le bonhomme eut le mot qui résuma exactement l’état d’esprit de chacun :

— Mais c’est le retour de l’enfant prodigue ! Les deux braves gens firent entrer Colette et l’assaillirent de questions.

— Je devais me marier demain ; mais cet après-midi, brusquement, la vérité m’est apparue, aveuglante. Je me suis sauvée et je suis venue vous demander asile.

La jeune fille conta son aventure, en réservant certains détails. Par une sorte de retenue, elle n’osa tout dire. Non seulement elle ne révéla rien des confidences de l’homme, mais elle cacha même la menace que Lesquent faisait peser sur elle.

Les parents de Lina étaient les plus braves gens du monde, mais trop simples pour aider Colette dans cette affaire.

Plus tard, couchée dans le lit de Lina, elle réfléchit. Très vite, elle sentit qu’il lui faudrait, dès le lendemain, trouver quelqu’un à qui se confier.