Aller au contenu

Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mon pécule est passé en médicaments et en soins. Alors, je suis venu demander à Sonnart de m’aider.

L’homme sortit de sa poche une perle et ajouta :

— Faut croire qu’il ne se sent pas la conscience tranquille… il m’a donné cela…

Il resta un long moment sans parler. Colette, comme lui, regardait défiler devant eux le fantasmagorique paysage dans la nuit.

— Et vous ? questionna-t-il.

— Moi, c’est sans importance.

Après un temps de réflexion, elle lui demanda :

— Si, un jour, j’avais besoin de votre témoignage, où pourrais-je vous trouver ?

L’homme secoua la tête.

— Je suis de ceux qu’on ne trouve jamais quand on le désire, mais si un jour vous allez à Lambaréné, vous y apprendrez que Lesquent est bien mort, vous verrez sa tombe au cimetière des blancs.

Les lumières de Paris illuminaient le ciel. Colette, hébétée par cette stupéfiante confidence, cherchait à rassembler ses idées. Longtemps, elle resta le nez collé à la glace. Quand elle voulut regarder son interlocuteur, celui-ci avait disparu.

Colette chercha à le voir sur le quai de Saint-Lazare, mais la foule était trop dense. Elle ne le trouva ni dans la salle des Pas-Perdus, ni dans l’escalier. Alors, elle descendit dans la cour du Havre et appela un taxi.