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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/253

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Vieux-Port, où j’étais hantée par votre souvenir. Combien de fois me suis-je reprochée de penser à vous, alors que je préparais mon mariage avec un autre.

— Ainsi, vous êtes mariée ?

Sa voix était frémissante.

— Non. La veille de notre mariage, il y eut une scène affreuse.

« Subitement, mon soi-disant cousin s’est révélé tel qu’il était. Une sorte de fauve. Ce fut pour moi un véritable miracle qui m’a ouvert les yeux et je me suis enfuie.

« Je vous jure, Pierre, que jamais il n’y eut rien entre lui et moi. Étranges fiancés que nous étions, qui jamais ne nous sommes embrassés… Pierre, dites-moi quelque chose. Pierre, j’ai peur. À quoi pensez-vous ?

— Je pense que moi aussi, je devais épouser Véronique.

— Chut ! Il était convenu entre nous que nous n’en parlerions plus.

— J’y mets une condition que jamais vous ne parlerez plus de Lesquent.

— Je dois en parler encore. Dans le train, j’ai retrouvé l’homme et il m’a révélé que Lesquent, mon cousin, était mort il y a trois ans en Afrique. Le triste personnage de Grandlieu n’était qu’un aventurier nommé Sonnart, qui a pris son identité.

Elle conta alors sa visite à Fourcaud et au commissaire Noël, et la fuite de Lesquent.

Bouleversé par les révélations de Colette, Pierre Chavanay murmura :