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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/252

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— Peut-être. Les actes et les sentiments de ce garçon furent toujours complexes, difficiles à définir. Il me faisait pitié ; j’acceptai qu’il vînt de temps à autre, et Lina, beaucoup plus subtile que moi, se rendit compte du machiavélisme de cet homme. Un soir, il y eut une discussion terrible entre eux et Lina partit. Elle ne revint plus jamais. En peu de temps, j’avais perdu l’amitié et l’amour…

Colette se tut un instant et, avec effort, poursuivit :

— Les hommes ont deux moyens de séduire les femmes : leur magnificence, force physique ou richesse, ou la pitié. Je vous l’ai dit, j’avais pitié de Sonnart, j’étais seule…

Chavanay lui saisit les poignets et les serra à les broyer.

— Alors ?

— Il me harcelait pour que je l’épouse… Déjà, quand nous fûmes enfermés tous deux dans la cachette, il m’avait menacée de nous laisser mourir si je ne lui promettais pas de l’épouser.

— C’était un fou !

— J’avais réussi à lui faire entendre raison. J’étais seule, désemparée, il me semblait aussi malheureux que moi qui n’avais plus aucun espoir de bonheur. J’acceptai de l’épouser. Il serait au moins heureux, lui, et je lui devais déjà la vie.

« Je partis de chez M. Fourcaud…

— Je l’ai su.

— Je louai une chambre à l’auberge de