— Je vous remercie beaucoup, mais je n’avais pas prévu de faire ce voyage toute seule.
Le visage de Lesquent se rembrunit.
— Vous êtes fiancée ?
— Non, j’ai une excellente amie et nous nous étions fait une fête de passer le congé de Pâques ensemble et d’aller visiter le château.
— Une amie ! Mais je maintiens ma proposition. Si ma présence ne vous importune pas, profitez toutes les deux de ma voiture.
— Je ne voudrais pas abuser de votre amabilité.
— Nullement. Alors, c’est entendu, je vous prendrai ici toutes les deux, disons à trois heures.
Lesquent se leva, et comme la jeune fille le reconduisait, il lui dit sa joie d’avoir fait sa connaissance. En arrivant à la porte, il dit d’un ton enjoué :
— Vous me permettrez bien de vous embrasser ?
Il n’attendit pas que la jeune fille l’y autorisât. Il la saisit un peu rudement et il lui déposa un baiser sur chaque joue.
Colette n’était pas encore revenue de sa surprise, qu’il ouvrait la porte et, après un dernier au revoir, s’engageait dans l’escalier.
La jeune fille attendit qu’il eut disparu et, toute rêveuse, referma sa porte.
Elle ne s’était fait, jusqu’ici, qu’une image très vague de son cousin, mais cette image ne ressemblait absolument pas à Lesquent lui-