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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/48

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— Je sais, mais il est complet.

— J’allais vous le dire. Je viens de faire trois hôtels et il n’y a plus une chambre libre.

— Je vous remercie de ce renseignement, madame. Je ne vais pas rester dans cette ville, je vais pousser jusqu’à Lisieux.

Le monsieur salua et silencieusement l’auto s’éloigna.

Colette poursuivit vainement ses recherches. Le patron de la dernière auberge visitée eut pitié d’elle.

— Ma pauvre demoiselle, je n’ai rien pour vous coucher, mais il y a peut-être un moyen de vous tirer d’embarras. Il y a là un monsieur et une dame qui sont comme vous. Ils n’ont rien trouvé ici. Ils viennent de téléphoner à Vieux-Port, un petit village à onze kilomètres d’ici. On leur a répondu qu’il y a des chambres disponibles. N’est-ce pas, monsieur ?

La jeune fille, qui ne se sentait pas d’humeur aventureuse, ne montra aucun enthousiasme pour ce projet. Elle eût sans doute remercié l’aubergiste et serait partie si le monsieur âgé auquel l’aubergiste s’était adressé ne lui avait dit :

— Mais, approchez donc, mademoiselle, n’ayez pas peur. Vous ne trouvez pas de chambre ici ? Je n’en suis pas étonné, nous avons fait tous les hôtels, ma femme et moi. Si je peux vous rendre service en vous emmenant à Vieux-Port, ce sera avec plaisir.

Colette se confondit en remerciements, et un quart d’heure plus tard l’auto du vieux couple