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Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/80

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château, mais également mon cousin. Le hasard m’a fait le témoin d’une conversation entre lui et un certain M. Chavanay qui serait acheteur de Grandlieu. Je voudrais vous poser quelques questions, maître. D’abord, que pensez-vous des pommiers de la propriété ?

Le notaire ouvrit de grands yeux étonnés.

— Les pommiers ?

— Oui. Que valent ces arbres, rapportent-ils encore des fruits ?

— En bon Normand, je vous dirai que suivant les années, il y a plus ou moins de pommes.

— Ce n’est pas ce que je vous demande, dit nerveusement la jeune fille. Les arbres sont-ils vieux ou sont-ils en plein rapport ?

— Ils sont pour la plupart en plein rapport.

— Donc, Lesquent est un coquin. De toute façon, il était un coquin, mais vous venez de me donner la preuve qu’il voulait me tromper. Une autre question, maintenant. Est-il vrai que Francois Lesquent avait fabriqué un faux testament ?

Cette fois, l’attitude du notaire se modifia. Il avait, jusqu’ici, traité la jeune fille avec condescendance. Il mit ensuite peut-être plus de sécheresse, mais aussi plus de déférence dans sa tenue.

— Mademoiselle, je vous prie de considérer que je ne peux pas répondre à votre question. Vous n’ignorez pas que j’ai dû faire de difficiles démarches pour vous trouver. Je pense avoir défendu vos intérêts comme l’exigeait mon