Aller au contenu

Page:Vavasseur - chatelaine un jour.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cousin. Mais retiens deux choses : que jamais je n’accepterai d’épouser un homme plus riche que moi, et que je ne suis pas amoureuse de Chavanay comme tu le penses.

Lina embrassa son amie et elle lui dit :

— Ne m’en veux pas, ma chérie, il se peut que je me trompe, je ne voulais que t’ouvrir les yeux.

Ce fut la conclusion d’une longue conversation au cours de laquelle Colette avait raconté à Lina son voyage en Normandie.

Colette s’aperçut soudain qu’il était très tard et qu’il était l’heure de rentrer chez elle.

En sortant de chez Lina et comme elle traversait la chaussée pour aller prendre l’autobus, le bruit aigu d’une auto freinant brusquement fit sursauter Colette.

Elle sortit de ses pensées pour apercevoir le museau monstrueux d’une grosse voiture américaine arrêtée presque contre elle. La peur rétrospective la cloua sur place un instant, puis, d’un bond, elle se réfugia sur le trottoir. Elle ressentit alors pleinement la peur. Son cœur heurtait à grands coups sa poitrine et, durant quelques secondes, les lumières de la rue papillonnèrent.

Déjà, l’auto était repartie, et Colette gardait l’image de ce capot noir auquel les enjoliveurs donnaient une allure de requin.

Elle poursuivit son chemin, remontant le flot des passants qui débouchaient du métro, et elle se dirigea vers la station de l’autobus.

Tandis qu’elle attendait, obsédée par la