Page:Veber, Soulié - La Mariotte, 1903.djvu/42

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LEDANT

Qui ça ?

GOURON

La Mariotte ! Tu penses pas que je vais la garder… C’est ta servante… Elle est louée chez toi… tu vas l’emmener.

LEDANT

Non.

GOURON

De quoi, non ? T’es son patron, c’est à toi d’en prend le soin. Tu ne vas pas la jeter dehors, je suppose… ça ne serait guère charitable.

LEDANT

Ça ne me regarde pas — j’ai loué une femme éveillée j’ai pas loué une femme endormie… Elle n’a plus que trois semaines à faire chez moi… je ne la reprends point…

GOURON

Quoi que t’en feras ?

LEDANT

Rien… Elle est bien ousqu’elle est… je la laisse là !…

GOURON

Merci ! Elle ne m’appartient pas ! Si tu la laisses, nous l’enverrons à l’hôpital… n’est-ce pas, monsieur Malaisé ?

MALAISÉ

Oh ! à l’hôpital… on ne la recevra sûrement pas…

GOURON

Ah ! Elle est bonne ! On ne reçoit plus les malades à l’hospice, aujourd’hui ?

MALAISÉ

Si ! Mais on n’y reçoit pas les gens bien portants. La Mariotte n’est atteinte d’aucune maladie… Elle n’est qu’endormie et on lui refusera l’admission.