Page:Veber, Soulié - La Mariotte, 1903.djvu/44

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fiche à la rue une pauvre fille qui s’est endormie chez toi. (Il sort.)

GOURON

Pas charitable ! Tu te fous de moi, par-dessus le marché toi, mauvais gas. Tas de feignants !… (À Malaisé.) Qu’est-ce que je vais faire ?

MALAISÉ

Écrivez aux parents de la Mariotte.

GOURON

Elle n’en a pas ! Elle n’en a jamais eu… C’est une enfant trouvée…

MALAISÉ

Ah ! la question se complique.

GOURON

Mais c’est à se casser la tête contre les murs ! Je ne peux pourtant pas vivre avec ça chez moi.

MALAISÉ

Elle n’est pas bien gênante, voyons !

GOURON

Puisque c’est ça, prenez-la, vous ! Je vous la repasse.

MALAISÉ

Ah ! non, par exemple !

GOURON

Parbleu ! Vous non plus, vous n’en voulez pas ! Ah ! Misère de misère, où que je le caserai ce meuble-là !

MALAISÉ

Gardez-la toujours, en attendant. Ah ! vous avez chez vous un cas extrêmement curieux : une dormeuse. Vous pouvez vous vanter d’avoir de la chance.

GOURON

Cré bon sort ! Pour une chance, c’en est une !


RIDEAU