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tacher mon nom à ce cas d’hystérie cataleptique. On l’appellera désormais : Le mal de Malaisé.

GOURON

Tiens !… j’aurais plutôt cru que c’était le mal de la Mariotte.

MALAISÉ

Du tout ! On donne à la maladie le nom du médecin… par reconnaissance…

GOURON

Le malade peut mourir… Le nom du médecin est toujours sûr de vivre…

MALAISÉ

Farceur !… Allons voir notre pensionnaire…

GOURON, gêné.

Vous êtes bien pressé.

MALAISÉ

Je n’ai qu’une minute… J’ai télégraphié hier à mon illustre maître, le docteur Modeste de Bracieux, professeur à la Faculté de médecine, membre de l’Académie.

GOURON

Une grosse légume, quoi !

MALAISÉ, tirant une dépêche.

Il m’annonce son arrivée par le train de trois heures… J’ai juste le temps de jeter un coup d’œil sur le sujet avant d’aller à la gare.

GOURON, à part.

Saprelotte !

MALAISÉ

Louison, guette sur la route, et si tu vois un monsieur avec un rond rouge à la boutonnière, tu le conduiras ici.

LOUISON

Bien, monsieur. (Elle sort.)