Page:Veber, Soulié - La Mariotte, 1903.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LEDANT

Eh bien, je partirai pas sans la Mariotte… c’est ma servante…

PAULINE

Pas vrai !… t’as loué une fille éveillée… t’as pas loué une fille endormie…

BONIILS

Ah ! mon garçon, tu l’as dit, il y a pas huit jours.

LEDANT

Alors, c’est juste qu’on me vole mon bien ?

GOURON, dans le fond, écrivant avec un pinceau sur une planche.

Fallait pas y renoncer.

LEDANT

On ne m’empêchera toujours pas de la regarder.

GOURON

Non… mais tu paieras.

LEDANT

Payer… pour voir ma servante ?

GOURON

Comme les autres. Lis-moi ça… (Il lui montre l’écriteau qu’il vient de fabriquer.)

LEDANT, lisant.

« Entrée de la Mariotte… cinq francs. » (À Bonfils.) Et vous souffrez ça ?

PAULINE, remontant près de Gouron qui place son écriteau contre la porte.

Faut bien souffrir ce qu’on ne peut pas empêcher !…

BONFILS

Après tout, ce n’est pas bête… Ça amènera de la richesse dans le canton qu’en a besoin… des clients à ton auberge, Ledant…

LEDANT

Vous croyez ?