En passant près du posse, il tira un coup de feu, un seul, et Baptiste Verchères s’écroula.
Se précipitant, Hugh examina la blessure.
— Rien de grave, murmura-t-il ; cependant la balle a frappé un os et la jambe droite est cassée.
Des cow-boys aidèrent le vieux Baptiste à monter chez lui.
Là, Huguette abandona sa tarte Lafayette et pansa temporairement la blessure.
— Je vais préparer des éclisses, dit Marchildon.
Huguette regarda Gérard, rougit délicieusement et dit :
— Voulez-vous faire vite ; c’est important…
Elle précisa :
— Médicalement important.
Après avoir posé sur elle un regard plein d’affection et de tendresse, il disparut au delà de la porte.
Pander fit signe aux cow-boys de le suivre.
Dehors, s’adressant au posse :
— Avez-vous remarqué quelque chose ? demanda-t-il.
— Non, non, non…
— Eh bien, le cow-boy renégat qui vient de blesser le chef était monté sur MON cheval.
— Comment se fait-il que… ?
— Ma bête était dans l’écurie du chef ; on a dû la voler.
Un rancher demanda :
— Que faisons-nous ?
— Nous allons faire respecter le règlement voté par le conseil de canton.
Il dit au cheval de Verchères qu’il montait :
— Guidap ! suivez-vous.
Au petit trot ils s’approchèrent de la saloune Chiasson.
Pander commanda :
— Dix cow-boys vont entrer dans la saloune avec moi. Les autres cerneront l’établissement.
Le révérend entra pistolets aux poings.
Chiasson était là, derrière le bar.
Assis à une table, Monroe et Dougald buvaient.
Pander les regarda et dit :
— Vous venez de vous construire un alibi.
— Un alibi ? fit Dougald.
— Ne faites pas les innocents ; je sais que ce n’est ni l’un ni l’autre de vous deux qui a tiré sur Verchères ; mais je vous soupçonne d’avoir fomenté le complot.