Puis une explosion.
— Ils viennent de faire sauter le coffre-fort, fit Gérard.
Baptiste murmura :
— J’ai peur !
— Quoi ?
Huguette dit :
— Ils sortent.
D’une voix grave, le prêtre observa :
— Je crois que les trois pécheurs s’en viennent ici.
— C’est là ce que je craignais, dit le chef.
Marchildon s’approcha de Huguette et lui prit la main :
— Je vous protégerai de mon corps, ma chérie, ne craignez rien.
— Non, fit Baptiste.
— HEIN ?
— Non, et c’est un ordre. Viens ici, Gérard et vous aussi, monsieur l’abbé.
Comme Marchildon hésitait, le chef eut un mouvement d’impatience :
— Espèce de fou, ils ont le nombre de leur côté, il ne nous reste que la ruse à utiliser jusqu’à l’arrivée du posse. Mademoiselle ?
— Oui.
— Obéissez aux bandits jusqu’à ce que vous soyez réellement mal prise ; alors criez de toute la force de vos poumons : « GÉRARD ! » Et Marchildon sera là, tout près ; soyez-en sûre.
Les deux jeunes échangèrent un regard amoureux et pudique.
Verchères reprit :
— Maintenant, les deux hommes, cachez-moi sous le lit ; après quoi, tu te cacheras toi-même, Marchildon.
L’abbé Taché questionna :
— Si on nous demande où vous êtes, que leur répondrons-nous ?
— Que Marchildon a attelé la ouaguine pour me transporter chez le premier médecin qui est à 3 lieues d’ici.
Ils venaient de terminer leur besogne de cachette quand les trois outlaws enfoncèrent la porte sans frapper.
Dougald demanda :
— Où sont Verchères et Marchildon ?
Taché répondit par le mensonge blanc dont nous venons de parler.