Page:Verchères - Aventures de cow-boys No 1 - L'or maudit, 1948.djvu/29

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Alors oublie ton amour pour la jolie Huguette ; car l’amour fait trop souvent échec à l’intelligence…

— J’exécuterai vos ordres à la lettre, chef…

— Les voici : Rampe subrepticement jusqu’à la saloune Chiasson, attends et n’entre dans la saloune que quand Huguette t’aura lancé son cri de détresse.

Marchildon s’approcha du lit.

Baptiste lui tendit la main.

Ils se la donnèrent puissante et longue.

— Bonne chance, mon jeune, dit le vieillard.

— Si je ne vous revois pas ici, je vous donne rendez-vous dans l’éternité.

Baptiste eut un pâle sourire :

— Je constate déjà la bienfaisante influence du prêtre ici.

— Comment ça ?

— C’est la première fois que je t’entends prononcer le mot Éternité !

Comme Gérard allait sortir, le chef le rappela :

— Aye, le jeune.

— Oui, boss ?

— Tu n’as plus ni père ni mère, hein ?

— Non.

— Et tes plus proches parents sont sur le Richelieu ?

— Oui.

— Eh bien, sache, mon enfant, que lors de ton prochain mariage avec Huguette Taché, je serai très honoré de te servir de père.

— Oh. merci.

Puis des plis soucieux troublèrent l’harmonie de son front.

— Qu’y a-t-il ?

— Nous oublions monsieur l’abbé.

— C’est drôle, Gérard…

— Quoi ?

— Je suis d’avis que ce prêtre est fort bien capable tout seul de faire face à la situation.

— Mais il n’est pas armé.

Verchères dit gravement, mystérieusement :

— Il y a ici-bas des armes supérieures aux pistolets, ces