— Une couple de cents bêtes à cornes ont passé par ici, venant directement de mon ranch.
— Y a-t-il des traces de fers à chevaux ?
— Oui.
— Alors il n’y a pas de doute possible. Des voleurs d’animaux opèrent dans les canyons…
Verchères mâchouilla :
— Ce sont des membres des chevaliers de la nuit sans aucun doute… Ouais… ouais, très intéressant… Je crois que je commence à comprendre…
— Quoi ?
— Écoutez, Gradier, nous allons suivre les pistes…
Ils firent ça.
Approchant…
Approchant du rocher du premier canyon.
Les pistes se rétrécissaient peu à peu…
Pour se terminer près du gros rocher.
Du rocher solide.
Nu.
Immuable !
Verchères s’écria :
— Ça parle au diable !
À ce moment une balle siffla à leurs oreilles et ils entendirent presqu’aussitôt le bruit de la détonation.
D’un mouvement brusque, ils se jetèrent à plats ventres dans la brousse.
Baptiste leva les yeux en l’air :
— Vite, Gradier, regardez les grives qui s’enfuient ; elles viennent de nous désigner par leur affolement l’endroit où se cache le franc-tireur.
Il ajouta :
— Surveillons.
Ce ne fut pas long.
Non.
Ils furent vite récompensés de leur vigilance.
Un énorme chapeau de cowboy parut au-dessus de la brousse…
Baptiste tira.
Le chapeau tomba traversé d’une balle…
Un long silence…
Puis les sabots d’un cheval bruitèrent rapidement.