Page:Verchères - Les aventures extraordinaires de Guy Verchères No 3 - Éléphants vs Espions, 1944.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il connaissait l’Allemagne dans tous ses recoins et parlait sa langue parfaitement.

Guy fut très étonné de la révélation qui venait de lui être faite et se demandait comment il pouvait se faire, lui qui lisait quotidiennement les journaux, que cet article lui ait échappé.

Mais il apprit bientôt qu’il s’agissait de la Presse de la veille et il n’avait pas encore eu le temps de la parcourir.

Quand il remit l’article à monsieur Bray, celui-ci ainsi que Conrad Bastien se retirèrent pour laisser Guy seul avec les deux agents.

Ce fut Roméo Guy qui dirigea la conversation.

***

— Il n’y a pas longtemps que vous faites partie du Cirque, Claveau, dit-il, mais nous avons pris des informations sur votre compte.

Guy commençait à trouver que les choses se corsaient.

Il se demandait actuellement si son Claveau ne se serait pas déjà fait remarquer par des activités subversives.

Mais l’officier de la Police Montée poursuivait :

— Je sais que vous avez déjà eu quelques troubles, mais cela n’entache pas votre réputation pour la mission que nous avons à vous confier. Vous avez fait toutes les démarches pour vous enrôler volontairement, dès le début de la guerre et vous avez répété vos efforts tout récemment encore.

Guy jugea qu’il devait ouvrir la bouche une fois de temps en temps.

Aussi tenta-t-il de protester, pour la forme du moins :

— J’ai fait cela, monsieur Guy, parce que je trouvais cela tout naturel. D’après moi, toute personne sans famille devrait au moins faire quelque chose pour combattre nos ennemis. Nous sommes assez heureux d’être restés en dehors du théâtre de la guerre que le moins que nous puissions faire soit de prêter main-forte à ceux qui repoussent l’envahisseur.

— C’est très louable ce que vous dites là, Claveau. Aussi c’est parce que nous connaissions vos dispositions d’esprit que nous avons décidé de vous confier une mission délicate.

Déjà Guy ressentait l’attrait de l’aventure et il se faisait toute oreille pour écouter ce qu’on allait lui proposer.

— Je vais commencer par vous faire une confidence, déclara alors le policier.

— Je vous écoute, monsieur.

— Monsieur Bastien n’est pas l’auteur du fameux livre, c’est-à-dire l’homme qui signe A-1. De plus le second livre annoncé par cet article de journal n’a jamais été écrit.