Avant le commencement de la soirée, les cinq sous-marins était saisis et leurs équipages mis hors d’état de nuire.
V
LA MYSTÉRIEUSE JEUNE FILLE
Guy venait d’achever le récit de ces aventures et il avait l’air très satisfait de lui-même.
Il y avait encore cependant quelques points qui demandaient d’être éclaircis.
Comme il ne parlait plus, je demandai :
— Tu as dû être décoré pour ton haut fait ? Où est ta médaille ?
— Tu sais que je n’aime pas la publicité. Je suis modeste et ce que les gens savent de moi, c’est dû à toi seulement. Je te laisse barbouiller du papier à mon sujet que je sais que cela te fait plaisir. Autrement, je t’assure bien que je préférerais rester dans l’obscurité.
— Cela ne me dit cependant pas comment l’histoire a fini…
— J’ai été décoré, en effet, si tu veux le savoir. Mais n’oublie pas que je m’appelais alors Paul Claveau et que je ne puis décemment pas extérioriser mon mérite.
— Pauvre Claveau. Lorsqu’il lira à son sujet, il va certainement être fier…
— Ce n’est pas tout : on m’a même offert d’entrer dans quelque service de contre-espionnage…
— Il ne manquerait plus que cela. Guy Verchères dans la police maintenant… !
— Pourquoi pas ? J’ai fait ma part dans cette affaire…
— Je te crois, mais tout de même…
— Dis-moi ce qu’il y avait de repréhensible dans tout cela ?
— Dans cette affaire, je suis d’accord. Car tu me parais être un perdant, ni plus ni moins. Tu n’as absolument rien fait…
— Que veux-tu dire par là ?’
— L’argent, tête de pioche ! Tu le savais bien ce que je voulais dire ? Tu as complètement manqué ton coup.
— Ne t’avais-je pas annoncé que je partais faire une promenade de repos ?
— Quand tu dis cela, j’en prends ce que je veux, tu sais. Tu partais soi-disant pour te reposer, mais je sais bien va, que tu avais quelque plan en tête.
— En effet, je voulais bien gagner mes dépenses et faire ensuite un certain bénéfice.
— Et tu es revenu avec une médaille que tu ne peux porter et c’est tout.