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— Je me soucie peu des médailles ; Cela ne fait pas vivre, tu sais. Il faut être plus pratique, Paul.

— Cette fois cependant tu ne l’as pas été.

Changeant brusquement — en aparence du moins — de sujet, il me demanda :

— Toi qui sais tout. Tu es au courant de l’état du change américain ?

— Oui, pourquoi ?

— Pourrais-tu figurer combien $225,000 en argent américain ferait en argent canadien ?

— Oui, mais qu’est-ce que tu es à figurer encore, si je puis te le demander ?

— Je voudrais tout simplement savoir comment cela ferait.

— Ne trouves-tu pas qu’avant de faire des calculs, il serait plus sage d’avoir l’argent sous la main. Ainsi on est certain de ne pas perdre son temps ?

— Tu es certainement un homme rempli de prudence et je t’approuve, Paul. Veux-tu m’excuser, un moment, s’il vous plaît ?

Sans attendre ma réponse, naturellement, il passa dans sa chambre et revint au bout de quelques instants, avec une petite malle à la main.

Elle était faite de cuir solide et paraissait contenir quelque chose de précieux, car il y avait un solide fermoir à clef.

— Sans mot dire, il ouvrit la mallette et en renversa le contenu sur la table.

C’était des billets de banque américains de toutes les dénominations possibles, jusqu’à $100 seulement.

Mais il y en avait.

— Ne te fatigue pas à compter, dit-il, il y en a pour la somme que je t’ai mentionnée tout à l’heure.

J’étais surpris naturellement et réalisais que comme toujours, il aurait le dernier mot de l’histoire.

Ma curiosité l’emportant, je demandai, au risque de m’attirer son ironie :

— C’est le montant que le Gouvernement t’a payé pour la capture des sous-marins ? Mais comment se fait-il que les fonds soient américains ?

— Tu comprends la moitié de ce qui est arrivé seulement, mon vieux Paul. Cette somme représente en effet la récompense de mon travail et de mes efforts mais ce n’est pas exactement le Gouvernement qui me l’a donnée.

— Non ? Et qui donc ?

— Je l’ai prise.

— Ah ! en paiement, tu as dévalisé une banque, je suppose ?

— Pas exactement. Mais puisque tu ne comprends pas plus que cela, je vais t’expliquer.