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L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE DES FLUIDES HOMOGÈNES.

dans laquelle intervient la chaleur latente de dissociation, elle pourra dépasser la valeur 7.

Le processus le plus simple d’une réaction chimique telle que la combinaison de deux gaz diatomiques X2 + Y2 → 2XY est la dissociation des molécules X2 et Y2 en atomes X et Y et la recombinaison de ceux-ci en molécules XY sous l’action d’attractions chimiques mutuelles plus puissantes que celles qui reliaient les atomes de l’une et l’autre espèce dans les molécules X2 ou Y2. Le plus souvent, les chocs, sans arriver à dissocier la molécule, y produisent seulement une modification passagère appelée activation qui diminue la force de liaison entre ses deux atomes, vraisemblablement en augmentant la distance qui les sépare. On peut concevoir alors que les attractions mutuelles entre les atomes d’une molécule X2 et ceux d’une molécule Y2 ainsi activées soient capables, dans le cas d’un rapprochement dans des conditions convenables de ces deux molécules, de provoquer la double extraction avec recombinaison sans que les deux molécules aient été isolément dissociées. On peut imaginer aussi la combinaison réalisée par action d’un atome X libre sur une molécule Y2, ou d’un atome Y sur une molécule X2. Il y aurait lieu enfin d’envisager les cas, probablement très fréquents, où se produisent des combinaisons intermédiaires plus ou moins compliquées, facilitées par les activations.


23. Variation d’énergie potentielle chimique dans une réaction. — Que la combinaison se fasse grâce à des dissociations préalables ou par double ou simple extraction, ou par des combinaisons intermédiaires transitoires, la variation d’énergie potentielle qui lui correspond est la même puisque les états initial et final sont les mêmes. On peut donc toujours évaluer cette variation d’énergie chimique en supposant la réaction réalisée par le processus de la dissociation préalable.

Tout se ramènerait donc, en principe, à étudier les variations d’énergie chimique réalisées dans la dissociation des molécules diverses.

C’est d’ailleurs une question délicate. Considérons par exemple la chaleur spécifique moléculaire brute d’un gaz diatomique à volume constant, c’est-à-dire la capacité calorifique à volume constant de la masse gazeuse qui constituait à basse température une molécule-