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H. VERGNE ET J. VILLEY.

gramme de gaz diatomique et qui se dissocie progressivement en deux molécules-grammes monoatomiques ; dans ses variations interviennent d’une façon complexe celles des chaleurs spécifiques vraies, et les chaleurs de dissociation. La valeur de égale approximativevement à 5 à la température ordinaire, et qui tend vers 3 x 2 = 6 lorsque la dissociation deviendra totale, subira dans le domaine intermédiaire des variations compliquées par la superposition de deux actions. D’un côté, l’entrée en jeu progressive de la vibration intramoléculaire tend à élever c de 5 à 7. Mais la dissociation progressive intervient en même temps, d’une part pour élever c si la dissociation absorbe de la chaleur, et d’autre part pour l’abaisser par substitution à des molécules à 7 degrés de liberté, découplés d’atomes qui n’ont plus que 6 degrés de liberté et dont l’énergie potentielle chimique est devenue une constante.


24. Fluides chimiquement invariables. — Un gaz monoatomique, qui n’est sujet à aucune dissociation, réalise un fluide chimiquement invariable à toutes températures. Il en est de même d’un mélange de gaz monoatomiques, qui ne donnent pas de combinaisons[1].

Un gaz polyatomique simple (c’est-à-dire dont les molécules sont constituées d’atomes identiques entre eux) est un fluide chimiquement invariable aux températures plus basses que la limite inférieure de son domaine de dissociation progressive. Il redeviendrait un autre fluide chimiquement invariable aux températures plus élevées que celle où est pratiquement atteinte la dissociation totale qui le transforme en un gaz monoatomique.

Un gaz polyatomique composé (c’est-à-dire dont les molécules contiennent des atomes d’espèces différentes), ou un mélange de gaz polyatomiques simples ou composés, restent chimiquement invariables aux températures assez basses non seulement pour qu’aucun des composants ne soit dissocié de façon appréciable, mais aussi pour que les diverses molécules n’atteignent pas une fragilité qui permettrait des réactions par double extraction.

  1. On doit noter toutefois que ces résultats ne sont établis que pour les pressions et températures que nous savons réaliser. Il n’est pas impossible qu’aux pressions et températures formidables atteintes au centre des étoiles ou même de la Terre des transformations des atomes puissent se produire, dont les explosions atomiques des corps radioactifs suggèrent l’hypothèse.