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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/119

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les villes à pignons
Comme des ailes dans la nuit ;

Plus loin, où les foules sont accourues,
Il a tourné le coin des rues,
Brisant l’image en or de saint Laurent
Qui maintenait, du bout de ses doigts calmes
Vers les bourreaux indifférents,
Depuis mille ans,

Sa palme.


Les commères qui s’en allaient

À confesse, trotte-menues,
Hâtivement sont revenues
En resserrant leurs mantelets,
Leurs capuchons de bure ou leurs coiffes volantes
Que le grand vent fouillait

Avec ses mains brusques et violentes.


Des gens l’ont vu, vers les faubourgs,

Reprendre haleine, en une impasse ;
On crie, on lutte et l’on accourt
Avec des liens, avec des nasses ;
Mais lui, qui règne aux horizons,
S’échappe et fuit jusques aux grèves ;
Quand il revient vers les maisons

On ne sait quoi de lourd et de flasque il soulève.