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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/120

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œuvres de émile verhaeren


L’ombre paraît grossir et se mouvoir,

D’accord avec ses sursauts noirs,
Et ses ailes gigantesques et molles,
Battant l’espace entier, affolent
Là-bas, sur les remparts, les croix :

Des vieux moulins de bois.


Et chacun crie, et nul ne sait que faire :

Le fossoyeur prétend
Qu’il faut cerner le vent
Et le pousser au cimetière.
Un batelier s’agite, au coin des quais,
Et veut qu’on aide à l’embarquer
En de gros sacs de toile grise
Qu’il amène, chaque semaine.

De Termonde jusqu’à Tamise.


Aux battements soudains d’un glas

Le vent riposte avec fracas ;
Voici qu’il brise, sur la tour,
Les gargouilles qui font le tour
De la corniche la plus haute ;
Il casse en deux les abat-sons ;
Il lutte avec le grand bourdon

Et son battant qui saute.