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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/211

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les plaines


LE VIEUX BANC


Voici le banc de bois, près des roses trémières,

Où le soleil, par les après-midi légers,
Est bon à boire et à manger
Comme du pain et du vin de lumière.

Il est luisant et vieux ; il semble las ;
Il domine la route et les plaines, là-bas,
Où respirent dans l’or les blés hauts et fragiles.
La Lys, avec ses joncs que foule un vent agile,
Avec ses bateliers et ses chalands,

S’en va, mirant au loin les hameaux blancs.


La faux des moissonneurs brille dans la campagne ;
Un bruit de moulin d’eau sourdement accompagne
Des pas que l’on entend sonner sur un chemin ;
Oh ! le vieux banc, près des roses et des ormins,