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Page:Verhaeren - Œuvres, t9, 1933.djvu/247

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les plaines
Où les petits s’entassent

Et s’entrechoquent,
Et longuement, avec rage,
Fourragent.

Au centre de la cour, parmi les fumiers jaunes,
Sous la voûte du ciel natal,
Trône
Le grand verrat monumental.

Il s’étale, clair et vermeil,
Le ventre à l’aise,
Le groin dardé, telle une braise.

Dans le soleil,
Et près de lui, vague la truie,
Qui vient et va et qui s’ennuie
Et qui grommelle,
Puis, tout à coup, s’enfuit, là-bas,
Dans un ballottement pesant et las
De ses mamelles.

Un midi lourd pèse sur l’or

Des jus, des bouses et des pailles ;